Serveur Apache HTTP Version 2.3
Ce document complète la documentation de référence des modules
mod_cache
, mod_cache_disk
,
mod_file_cache
et du programme htcacheclean.
Il décrit l'utilisation des fonctionnalités de mise en
cache du serveur HTTP Apache
pour accélérer les services web et proxy, tout en évitant les problèmes
courants et les erreurs de configuration.
Depuis la version 2.2 du serveur HTTP Apache, les modules
mod_cache
et mod_file_cache
ne sont plus jugés expérimentaux
et on considère qu'ils peuvent être utilisés en production. Ces
architectures de mise en cache constituent un puissant concept
d'accélération de la gestion HTTP, tant comme serveur web originel
que comme mandataire.
Le module mod_cache
et son module de soutien
mod_cache_disk
permettent une mise en cache intelligente du point de vue HTTP.
Le contenu proprement dit est stocké dans le cache,
et mod_cache tente d'honorer tous les en-têtes HTTP et les options
qui définissent la possibilité de mise en cache du contenu. Il gère non
seulement le contenu local, mais aussi le contenu mandaté.
mod_cache
est conçu pour des configurations de mise en cache simples ou complexes,
dans lesquels vous traitez de contenu mandaté, de contenu local dynamique
ou avez besoin d'accélérer l'accès à des fichiers locaux qui sont modifiés
au cours du temps.
Le module mod_file_cache
quant à lui, constitue une
forme de mise en cache plus basique, mais quelques fois intéressante.
Plutôt que de gérer la complexité de s'assurer de manière active de la
possibilité de mise en cache d'URLs,
mod_file_cache
fournit des méthodes pour la gestion
et l'édition de fichiers en mémoire afin de maintenir un cache de fichiers
dans l'état où ils étaient la dernière
fois qu'httpd a démarré.
En tant que tel, mod_file_cache
a été conçu pour améliorer
le temps d'accès à des fichiers locaux statiques qui ne sont modifiés
que rarement.
Etant donné que mod_file_cache
constitue une
implémentation de mise en cache relativement simple, mises à part les
sections spécifiques sur les directives CacheFile
et MMapFile
, les explications fournies
dans ce guide concernent l'architecture de mise en cache du
module mod_cache
.
Pour tirer parti efficacement de ce document, les bases de HTTP doivent vous être familières, et vous devez avoir lu les sections Mise en correspondance des URLs avec le système de fichiers et Négociation sur le contenu du guide de l'utilisateur.
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
---|---|
mod_cache
peut faire intervenir deux phases
principales pendant la durée de vie d'une requête.
En premier lieu, mod_cache
est un module de mise en correspondance d'URLs, ce qui signifie que si
une URL a été mise en cache, et que la version du cache de cette URL n'est
pas arrivée à expiration, la requête sera traitée directement par
mod_cache
.
Ceci entraîne que toutes autres actions qui se dérouleraient normalement
au cours du processus de traitement d'une requête -- par exemple un
traitement effectué par mod_proxy
, ou
mod_rewrite
--
ne seront pas effectuées. Mais c'est justement l'intérêt
de la mise en cache préalable du contenu.
Si l'URL ne se trouve pas dans le cache, mod_cache
va ajouter un filtre au traitement de la requête.
Une fois le contenu localisé par httpd selon la conception courante, le
filtre sera exécuté en même temps que le contenu sera servi.
S'il est déterminé que le contenu peut être mis en cache,
il sera sauvegardé dans le cache pour une utilisation future.
Si l'URL se trouve dans le cache, mais est arrivée à expiration,
le filtre est quand-même ajouté, mais mod_cache
va créer
une requête conditionnelle en arrière-plan, pour déterminer si la version
du cache est encore à jour. Si la version du cache est encore à jour, ses
meta-informations seront mises à jour et la requête sera servie à partir du
cache. Si la version du contenu n'est plus à jour, elle sera supprimée et le
filtre va sauvegarder le contenu mis à jour dans le cache
au moment où il sera servi.
Lors de la mise en cache de contenu généré localement, le
positionnement de la directive
UseCanonicalName
à
On
peut améliorer de manière spectaculaire le taux de
présence dans le cache. Ceci est du au fait que le nom d'hôte de l'hôte
virtuel qui sert le contenu constitue une partie de la clé de cache.
Avec UseCanonicalName
positionnée
à On
,
les hôtes virtuels possédant plusieurs noms de serveur ou alias ne
généreront pas d'entités de cache différentes, et le contenu sera mis en
cache en faisant référence au nom d'hôte canonique.
Les documents mis en cache ne seront servis qu'en réponse à des requêtes de type URL, car la mise en cache est effectuée lors de la phase de traduction de l'URL en nom de fichier. En général, cela n'a que peu d'effet, à moins que vous n'utilisiez les Inclusions Côté Serveur (SSI);
<!-- L'inclusion suivante peut être mise en cache --> <!--#include virtual="/footer.html" --> <!-- L'inclusion suivante ne peut pas être mise en cache --> <!--#include file="/path/to/footer.html" -->
Si vous utilisez les SSI, et voulez bénéficier de la vitesse de
service depuis le cache, vous devez utiliser des inclusions de type
virtual
.
La période d'expiration par défaut pour les entités du cache est
d'une heure; elle peut cependant être facilement modifiée à l'aide de
la directive CacheDefaultExpire
. Cette valeur par
défaut n'est utilisée que lorsque la source originale du contenu ne
précise pas de période d'expiration ou d'heure de dernière
modification.
Si une réponse ne contient pas d'en-tête Expires
mais
inclut un en-tête Last-Modified
, mod_cache
peut déduire une période d'expiration en se basant sur la valeur de la
directive CacheLastModifiedFactor
.
La période d'expiration des contenus locaux peut être ajustée finement
en utilisant le module mod_expires
.
On peut aussi contrôler la période d'expiration maximale en utilisant
la directive CacheMaxExpire
.
Lorsqu'un contenu est arrivé à expiration dans le cache et fait l'objet d'une nouvelle demande d'accès, plutôt que traiter directement la requête originale, httpd préfère utiliser une requête conditionnelle.
HTTP propose toute une panoplie d'en-têtes qui permettent à un client, ou au cache de distinguer les différentes versions d'un même contenu. Par exemple, si une ressource a été servie avec un en-tête "Etag:", il est possible de créer une requête conditionnelle contenant un en-tête "If-None-Match:". Si une ressource a été servie avec un en-tête "Last-Modified:", il est possible de créer une requête conditionnelle contenant un en-tête "If-Modified-Since:", etc....
Lorsqu'une telle requête conditionnelle est créée, la reponse diffère selon que le contenu satisfait ou non aux conditions. Si une requête est créée avec un en-tête "If-Modified-Since:", et le contenu n'a pas été modifié depuis le moment indiqué dans la requête, alors un laconique "304 Not Modified" est retourné.
Si le contenu a été modifié, il est servi comme si la requête n'avait pas été conditionnelle à l'origine.
Les bénéfices des requêtes conditionnelles pour ce qui concerne la mise en cache sont de deux sortes. Premièrement, quand une telle requête est envoyée au processus en arrière-plan, il sera aisé de déterminer si le contenu que devra servir le processus en arrière-plan correspond au contenu stocké dans le cache, sans être obligé de transmettre la totalité de la ressource.
Deuxièmement, les requêtes conditionnelles sont en général moins
coûteuses en ressources pour le processus en arrière-plan.
Pour ce qui est des fichiers
statiques, l'action type est un appel à stat()
ou un appel
système similaire, pour déterminer si la taille du fichier ou sa date de
modification ont changé. Ainsi, même si httpd met en cache le contenu
local, un contenu arrivé à expiration pourra être servi plus rapidement
depuis le cache s'il n'a pas été modifié, parce que la lecture depuis le
cache est plus rapide que la lecture depuis le processus en arrière-plan
(à comparer à la différence de vitesse entre la lecture depuis un cache en
mémoire avec mod_cache_disk
et la lecture depuis un disque).
Comme mentionné plus haut, les deux styles de mise en
cache de httpd
fonctionnent différemment; la mise en cache de
mod_file_cache
conserve les contenus des fichiers
tels qu'ils étaient au démarrage de httpd. Quand une requête pour un
fichier mis en cache par ce module est envoyée, elle est interceptée
et le fichier mis en cache est servi.
La mise en cache de mod_cache
, quant à elle, est
plus complexe. Lors du traitement d'une requête, le module de mise en
cache déterminera si le contenu peut être mis en cache, s'il ne l'a
pas déjà été auparavant. Les conditions qui permettent de déterminer
la possibilité de mise en cache d'une réponse sont :
CacheEnable
et CacheDisable
.CacheIgnoreNoLastMod
ne précise d'autres contraintes.CacheStorePrivate
ne précise d'autres contraintes.CacheStoreNoStore
n'ait été utilisée.En bref, tout contenu qui varie beaucoup avec le temps, ou en fonction de particularités de la requête qui ne sont pas couvertes par la négociation HTTP, ne doit pas être mis en cache.
Un contenu dynamique qui varie en fonction de l'adresse IP du demandeur, ou est modifié toutes les 5 minutes, ne devra en général pas être mis en cache.
Si par contre le contenu servi diffère en fonction de la valeur de divers en-têtes HTTP, il se peut que l'on puisse le mettre en cache intelligemment en utilisant un en-tête "Vary".
Si mod_cache
reçoit une réponse contenant un en-tête
"Vary", lorsqu'un contenu a été demandé par un processus d'arrière-plan,
il va s'efforcer de la traiter intelligemment. Si possible,
mod_cache
va détecter les en-têtes attribués dans la
réponse "Vary" à l'occasion des futures demandes, et servir une réponse
correcte à partir du cache.
Si par exemple, une réponse est reçue avec l'en-tête Vary suivant,
Vary: negotiate,accept-language,accept-charset
mod_cache
ne servira aux demandeurs que le contenu
mis en cache qui correspond au contenu des en-têtes accept-language et
accept-charset de la requête originale.
Utiliser mod_cache
revient sensiblement à la même
chose qu'avoir un mandataire inverse intégré (reverse-proxy). Les requêtes
seront servies par le module de mise en cache sauf si ce dernier
détermine qu'un processus d'arrière-plan doit être appelé. La mise en
cache de ressources locales modifie considérablement le modèle de
sécurité de httpd.
Comme le parcours de la hiérarchie d'un système de fichiers pour
examiner le contenu d'éventuels fichiers
.htaccess
serait une opération très coûteuse en ressources,
annulant partiellement de ce fait l'intérêt de la mise en cache
(accélérer le traitement des requêtes),
mod_cache
ne se préoccupe pas de savoir s'il a
l'autorisation de servir une entité mise en cache. En d'autres termes,
si mod_cache
a mis en cache un certain contenu, ce
dernier sera servi à partir du cache tant qu'il ne sera pas arrivé à
expiration.
Si par exemple, votre configuration autorise l'accès à une ressource
en fonction de l'adresse IP, vous devez vous assurer que ce contenu n'est
pas mis en cache. Ceci est possible en utilisant la directive
CacheDisable
, ou le module
mod_expires
. Livré à lui-même,
mod_cache
- pratiquement comme un mandataire inverse -
mettrait en cache le contenu lors de son service, et le servirait ensuite
à tout client, vers n'importe quelle adresse IP.
Etant donné que les requêtes des utilisateurs finaux peuvent être servies depuis le cache, ce dernier est une cible potentielle pour ceux qui veulent défigurer un contenu ou interférer avec lui. Il est important de garder à l'esprit que l'utilisateur sous lequel tourne httpd doit toujours avoir l'accès en écriture dans le cache. Ceci est en contraste total avec la recommandation usuelle d'interdire à l'utilisateur sous lequel tourne Apache l'accès en écriture à tout contenu.
Si l'utilisateur sous lequel tourne Apache est compromis,
par exemple à cause d'une
faille de sécurité dans un processus CGI, il est possible que le cache
fasse l'objet d'une attaque. Il est relativement aisé d'insérer ou de
modifier une entité dans le cache en utilisant le module
mod_cache_disk
.
Cela représente un risque relativement élévé par rapport aux autres
types d'attaques qu'il est possible de mener sous l'utilisateur apache.
Si vous utilisez mod_cache_disk
, vous devez garder ceci
à l'esprit : effectuez toujours les mises à jour de
httpdquand des
correctifs de sécurité sont annoncés et exécutez les processus CGI sous
un utilisateur autre qu'apache en utilisant
suEXEC dans la mesure du possible.
Si vous utilisez httpd comme serveur mandataire avec mise en cache, vous vous exposez aussi à un éventuel "Empoisonnement du cache" (Cache poisoning). L'empoisonnement du cache est un terme général pour désigner les attaques au cours desquelles l'attaquant fait en sorte que le serveur mandataire renvoie à un contenu incorrect (et souvent indésirable) suite à en provenance du serveur d'arrière-plan.
Par exemple, si les serveur DNS qu'utilise votre système où tourne httpd sont vulnérables à l'empoisonnement du cache des DNS, un attaquant pourra contrôler vers où httpd se connecte lorsqu'il demande un contenu depuis le serveur d'origine. Un autre exemple est constitué par les attaques ainsi nommées "Dissimulation de requêtes HTTP" (HTTP request-smuggling).
Ce document n'est pas le bon endroit pour une discussion approfondie à propos de la Dissimulation de requêtes HTTP (utilisez plutôt votre moteur de recherche favori); il est cependant important de savoir qu'il est possible d'élaborer une série de requêtes, et d'exploiter une vulnérabilité d'un serveur web d'origine de telle façon que l'attaquant puisse contrôler entièrement le contenu renvoyé par le mandataire.
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
---|---|
Le fait d'ouvrir un fichier peut en lui-même introduire un délai, en particulier dans les systèmes de fichiers répartis sur le réseau. httpd peut s'affranchir de ce délai en maintenant un cache des descripteurs de fichiers ouverts pour ce qui concerne les fichiers souvent accédés. httpd propose actuellement une implémentation de mise en cache de la gestion de fichier.
La forme la plus élémentaire de mise en cache que
propose httpd est
fournie par le module mod_file_cache
.
Plutôt que de mettre en cache le contenu des fichiers, ce cache maintient
une table des descripteurs de fichiers ouverts. Les fichiers à mettre en
cache de cette manière sont spécifiés dans le fichier de configuration
en utilisant la directive
CacheFile
.
La directive
CacheFile
demande
à httpd
d'ouvrir le fichier lors de son démarrage et de réutiliser le descripteur
de fichier élaboré à cette occasion pour tous les
accès ultérieurs à ce fichier.
CacheFile /usr/local/apache2/htdocs/index.html
Si vous avez l'intention de mettre en cache un grand nombre de fichiers de cette manière, vous devez vous assurer que le nombre maximum de fichiers ouverts par votre système d'exploitation est correctement défini.
Bien que l'utilisation de la directive
CacheFile
n'entraîne pas la mise en cache du contenu du fichier, cela ne signifie
pas qu'en cas de modification du fichier pendant
l'exécution de httpd,
ces changements seront pris en compte. Le fichier sera toujours servi
dans l'état où il était quand httpd a démarré.
Si le fichier est supprimé pendant l'exécution de httpd, ce dernier continuera à maintenir un descripteur de fichier ouvert et à servir le fichier dans l'état où il était quand httpd a démarré. Cela signifie aussi habituellement que malgré le fait que le fichier ait été supprimé, et ne soit plus accessible par le système de fichiers, l'espace libéré ne sera restitué qu'à l'arrêt de httpd quand le descripteur de fichier sera fermé.
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
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Servir un contenu directement depuis la mémoire système est universellement reconnu comme la méthode la plus rapide. Lire des fichiers depuis un contrôleur de disque ou pire, depuis un réseau distant est plus lent de plusieurs ordres de grandeur. Les contrôleurs de disque réalisent en général des opérations mécaniques, et l'accès au réseau est limité par la bande passante dont vous disposez. Par contre, les temps d'accès à la mémoire sont de l'ordre de la nano-seconde.
Cependant la mémoire système n'est pas bon marché; à capacité égale, c'est de loin le type de stockage le plus coûteux et il est important de s'assurer qu'elle est utilisée efficacement. Le fait de mettre en cache des fichiers en mémoire diminue d'autant la quantité de mémoire système disponible. Comme nous le verrons plus loin, ce n'est pas un problème en soi dans le cas de la mise en cache par l'intermédiaire du système d'exploitation, mais si l'on utilise la mise en cache en mémoire propre à httpd, il faut prendre garde à ne pas allouer trop de mémoire au cache. Sinon le système sera contraint d'utiliser le swap, ce qui dégradera sensiblement les performances.
Dans la plupart des systèmes d'exploitation modernes, c'est le noyau qui gère directement la mise en cache en mémoire des données relatives aux fichiers. C'est une fonctionnalité puissante, et les systèmes d'exploitation s'en acquittent fort bien pour la plus grande partie. Considérons par exemple, dans le cas de Linux, la différence entre le temps nécessaire à la première lecture d'un fichier et le temps nécessaire à sa deuxième lecture;
colm@coroebus:~$ time cat testfile > /dev/null real 0m0.065s user 0m0.000s sys 0m0.001s colm@coroebus:~$ time cat testfile > /dev/null real 0m0.003s user 0m0.003s sys 0m0.000s
Même pour ce petit fichier, il y a une grande différence entre les temps nécessaires pour lire le fichier. Ceci est du au fait que le noyau a mis en cache le contenu du fichier en mémoire.
Du fait de toujours pouvoir disposer de mémoire système, vous pouvez être assuré qu'il y aura de plus en plus de contenus de fichiers stockés dans ce cache. Ceci peut s'avérer une méthode de mise en cache en mémoire très efficace, et ne nécessite aucune configuration supplémentaire de httpd.
De plus, comme le système d'exploitation sait si des fichiers ont été supprimés ou modifiés, il peut effacer automatiquement des contenus de fichiers du cache lorsque cela s'avère nécessaire. Ceci constitue un gros avantage par rapport à la mise en cache en mémoire de httpd qui n'a aucune possibilité de savoir si un fichier a été modifié.
En dépit des performances et des avantages de la mise en cache automatique par le système d'exploitation, la mise en cache en mémoire peut être effectuée plus efficacement par httpd dans certaines circonstances.
La directive MMapFile
fournie par le module mod_file_cache
vous permet de
demander à httpd de charger un contenu de fichier statique en mémoire
lors de son démarrage (à l'aide de l'appel
système mmap). httpd
utilisera le contenu chargé en mémoire pour satisfaire ultérieurement
toutes les demandes d'accès à ce fichier.
MMapFile /usr/local/apache2/htdocs/index.html
Comme dans le cas de la directive
CacheFile
, toute
modification du fichier ne sera plus prise en compte par httpd une fois
ce dernier démarré.
La directive
MMapFile
ne gardant
pas la trace de la quantité de mémoire qu'elle alloue, vous devez prendre
garde de ne pas en abuser. Chaque processus enfant de httpd utilisant
sa propre réplique de la mémoire allouée, il est donc d'une importance
critique de s'assurer que les fichiers chargés ne sont pas d'une taille
trop importante afin d'épargner au système l'utilisation du swap.
Modules Apparentés | Directives Apparentées |
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Le module mod_cache_disk
fournit un mécanisme de mise
en cache sur disque au module mod_cache
. Cette mise en cache est
intelligente et le contenu ne sera servi qu'à partir du cache tant qu'il
sera considéré comme valide.
Typiquement, le module sera configuré comme suit :
CacheRoot /var/cache/apache/ CacheEnable disk / CacheDirLevels 2 CacheDirLength 1
Il est important de savoir que, les fichiers mis en cache étant stockés localement, la mise en cache par l'intermédiaire du système d'exploitation sera en général aussi appliquée à leurs accès. Si bien que même si les fichiers sont stockés sur disque, s'il font l'objet d'accès fréquents, il est probable que le système d'exploitation s'appliquera à ce qu'ils soient servis à partir de la mémoire.
Pour stocker des entités dans le cache,
le module mod_cache_disk
crée une empreinte (hash) de 22
caractères de l'URL qui a fait l'objet d'une requête. Cette empreinte
comprend le nom d'hôte, le protocole, le port, le chemin et tout argument
de type CGI associé à l'URL, afin d'être sur que plusieurs URLs
n'interfèrent pas entre elles.
Chaque position de l'empreinte peut contenir un caractère
choisi parmi 64 caractères différents, il y a donc
64^22 possibilités pour une empreinte. Par exemple, une URL peut posséder
l'empreinte xyTGxSMO2b68mBCykqkp1w
. Cette empreinte est
utilisée pour préfixer les noms de fichiers spécifiques à cette URL à
l'intérieur du cache; cependant, elle est tout d'abord placée dans les
répertoires du cache selon les directives
CacheDirLevels
et
CacheDirLength
.
La directive
CacheDirLevels
définit le nombre de niveaux de sous-répertoires, et
CacheDirLength
le nombre de caractères composant le nom des sous-répertoires. Dans
l'exemple donné plus haut, l'empreinte se trouvera à :
/var/cache/apache/x/y/TGxSMO2b68mBCykqkp1w
.
Cette technique a pour but principal de réduire le nombre de
sous-répertoires ou de fichiers contenus dans un répertoire particulier,
car le fonctionnement de la plupart des systèmes de fichiers est ralenti
quand ce nombre augmente. Avec la valeur "1" pour la directive
CacheDirLength
,
il peut y avoir au plus 64 sous-répertoires à un niveau quelconque.
Avec la valeur "2", il peut y en avoir 64 * 64, etc...
A moins d'avoir une bonne raison pour ne pas le faire, l'utilisation de
la valeur "1" pour la directive
CacheDirLength
est recommandée.
Le paramétrage de la directive
CacheDirLevels
dépend du nombre de fichiers que vous pensez stocker dans le cache.
Avec une valeur de "2" comme dans l'exemple donné plus haut,
4096 sous-répertoires peuvent être créés au total. Avec 1 million de
fichiers dans le cache, cela équivaut à environ 245 URLs mises en cache
dans chaque répertoire.
Chaque URL nécessite au moins deux fichiers dans le cache. Ce sont en général un fichier ".header", qui contient des meta-informations à propos de l'URL, comme la date de son arrivée à expiration, et un fichier ".data" qui est la copie exacte du contenu à servir.
Dans le cas d'un contenu négocié via l'en-tête "Vary", un répertoire ".vary" sera créé pour l'URL en question. Ce répertoire contiendra de multiples fichiers ".data" correspondant aux différents contenus négociés.
Bien que le module mod_cache_disk
supprime un contenu
du cache lorsqu'il est arrivé à expiration, il ne maintient aucune
information à propos de la taille totale du cache ou de l'espace restant
disponible.
Par contre l'utilitaire htcacheclean fourni avec httpd vous permet, comme son nom l'indique, de nettoyer le cache périodiquement. Déterminer la fréquence à laquelle lancer htcacheclean et la taille souhaitée pour le cache est une tâche relativement complexe et il vous faudra de nombreux essais et erreurs pour arriver à sélectionner des valeurs optimales.
htcacheclean opère selon deux modes. Il peut s'exécuter comme démon résident, ou être lancé périodiquement par cron. htcacheclean peut mettre une heure ou plus pour traiter de très grands caches (plusieurs dizaines de Gigaoctets) et si vous l'exécutez à partir de cron, il vous est conseillé de déterminer la durée typique d'un traitement, afin d'éviter d'exécuter plusieurs instances à la fois.
Figure 1: Croissance
typique du cache / séquence de nettoyage.
Comme mod_cache_disk
ne tient pas compte de l'espace
utilisé dans le cache, vous devez vous assurer que
htcacheclean est configuré de
façon à laisser suffisamment d'"espace de croissance"
à la suite d'un nettoyage.